HOGJAW : Way Down Yonder (2017)

Les musiciens d’Arizona sortent un nouvel album qui tranche nettement avec le précédent en raison de son style plus orienté hard et stoner. Certains titres ne se défendent pas trop mal comme « To hell with the rest » (un rock carré avec un solo costaud), « North Carolina way » (un southern rock de bonne facture avec un solo bien senti) ou « Redemption » (une ballade hard rock dotée d’une superbe intro de guitare et d’une accélération sur les solos). La ballade rock « Back home today » serait très sympathique sans cette accélération mal choisie sur les refrains. Le final rappellerait un peu l’Allman Brothers Band. « Brown water » souffre de trop de changements de rythme (tempo moyen sur les couplets et rapide sur les refrains). Heureusement, les guitares à la tierce rattrapent le coup. Après, cela se gâte un peu plus. Le reste des morceaux se bornent à emprunter les voies du stoner ou du blues-rock sur un tempo médium qui génère souvent l’ennui, malgré l’intervention de guitares au gros son (« Dark horse », « Way down yonder », « Got a pencil », « Never surrender », « Beast of Burden (roll on) »). Le disque se termine sur « Talk about fishin’ », une sorte de blues-rock acoustique traité à la mode des Appalaches (guitare sèche, violon, dobro, banjo, mandoline et même un peu de steel guitar). Il s’agit peut-être de la meilleure chanson de l’album. Les mecs d’Hogjaw ont sans doute voulu élargir leur public et attirer les hard rockers, un choix stratégique qui se respecte. Seul l’avenir dira si ce « Way down yonder » forcera les portes du succès. En attendant, les amateurs de musique plus « roots » lui préfèreront nettement son prédécesseur.

Olivier Aubry